vendredi 11 septembre 2015

Réalité


J'aime Dupieux, c'est un fait. 
Le nonsens, l'absurde sont surement les éléments majeurs qui font de ses oeuvres ce qu'elles sont mais pas seulement: une photographie d'une très grande qualité, un grand soin de la bande originale et des choix d'acteurs assez improbables renforce cette identité particulière. 

Non Dupieux ne plaira pas à tous c'est un autre fait.
Si vous avez tendance à vouloir tout comprendre, à juste vouloir vous divertir avec de l'action et du rire ou à être tombé sur Réalité parce que y'a Alain Chabat et que il vous fait toujours bien rire vous risquer de vous faire chier sec.
Si vous vous sentez près à basculer dans un autre monde, à laisser quelques neurones à l'entrée pour vous imprégnez dans cette oeuvre qu'est Réalité, continuez.

Bon la fille, elle écrit mais elle a pas encore parlé de ce qu'était Réalité, de ce que ca racontait... ca arrive mais c'est pas toujours évident de raconter un Dupieux.
Pas grave, je suis une kamikaze et j'y vais. 
Le film nous présente Jason Tantra, caméraman celui ci rêve de réaliser son premier film "Waves" un truc avec des ondes très méchantes. Il va donc présenter son projet à Bob Marshall un producteur plutôt original mais plein de pognon. 
Bob accepte de financer le film de Jason mais cela à une condition: il a 48h pour trouver le meilleur gémissement de l'histoire du cinéma. Wai, rien que ca. 
D'un autre coté nous suivons Reality, une petite fille ordinaire qui a vu une chose pas ordinaire: lorsque son père vidait l'animal ramené de la chasse elle a vu avec les viscères une casette vidéo tomber. Impossible, un sanglier n'aurait pas pu la manger en dise ses parents bien sur...mais Reality est plutôt sure de ce qu'elle a vu... 
... je vous avais prévenu, c'était vraiment pas le synopsis le plus évident que je vous ai pondu. 



Réalité, c'est un film au caractère obsessionnel, cette musique répetitive entre le dérangeant et le captivant tout au long du film aussi bien que ces questions qui vous viennent pendant le film, tout a caractère d'obsession dans ce film que ce soit pour les spectateurs aussi bien que les personnages. 
Les personnages aussi bien principaux que secondaires réussissent tous à se faire une place car chacun est une pièce de ce rouage qui veut vous entrainer en plein vortex et Dupieux réussit à leur donner l'espace nécessaire. 
Si le maître mot reste l'irréel et l'absurde le film n'est pas dépourvu d'humour et m'a donné quelques bonnes rigolades (note: prenez en compte le paramètre humour tordu)
Moi qui ne suis pas fan de Chabat ni de Lambert j'ai trouvé leurs prestations de qualité, comme au reste du casting aussi bien francophone qu'anglophone.
Dupieux nous livre ici encore un film totalement irrationnel, différents niveaux du film qui s'entrechoquent pour vous exploser ensuite à la tronche.
Le film malgré une lenteur certaine, certainement un parti pris pour accentuer encore ce sentiment d'obsession, réussit à captiver jusqu'au bout, il vous attrape de plus en plus dans sa sphère pour ensuite vous lâcher encore mieux et gagne dans le pari de vous faire sortir de cette expérience déstabilisé. 


A chaque film, ce gars m'épate un peu plus je pense. 



vendredi 21 août 2015

St Vincent



Voici ici le premier film de Theodore Melfi. Pour ce premier film il aura quand même réussi à s’offrir Bill Murray comme vedette ainsi que Naomi Watts et Melissa Mc Carty.
St Vincent nous raconte le chassé croisé entre Vincent (Bill Murray), retraité décadent et misanthrope dont les centres d’intérêts peuvent se résumer à l’alcool, aux paris et aux prostitués et ses nouveaux voisins : Maggie, fraichement divorcée et son fils de 12 ans Oliver.
Désormais mère célibataire,  Maggie est contrainte de faire des heures pas possibles à son nouveau travail afin de subvenir aux besoins de son fils et de payer son école privée.
Vincent se retrouve à garder le gamin suite à une mésaventure. Bien que les gamins c’est pas trop son truc, il accepte tout de même de devenir le babysitter d’Oliver, ce qui lui permettra de payer ses dettes.
Ce babysitteur particulier se lie d’amitié avec le gamin et refait son « éducation » à sa façon….


Bill Murray dans le rôle d’un alcolo retraité à l’humour noir.
Naomi Watts en pute russe enceinte
Melissa McCarty en maman trompé par son désormais ex mari au bord de la dépression.
Chris O'Dowd le gamin peu sur de lui.



Comme vous l’aurez déjà deviné nous sommes face à une comédie par moment un peu barré. Le tout se laisse facilement regarder et atteint son but faire rire. C’est déjà pas mal.

Bill Murray nous fait une bonne prestation de vieux retraité ravagé, mais c’est à ce moment aussi qu’on se rend compte qu’il a pris un méchant coup de vieux (Ne nous lache pas Bill !)
Le ptit Cris O’Dowd joue un Oliver assez perdu, timide et tête à claques, le genre de gamin que t’as envie de secouer, et c’est ce que Vincent fera, certes à sa manière de vieux loubard vétéran mais il fera quand même.
Maggie, la mère de Oliver bien que par moment assez irritante par ses lamentations (qu’on peut tout de même comprendre suivant la situation) incarne un personnage dans lequel certaines mères célibataires dans la galère peuvent facilement s’identifier.
Quant à Naomi Watts, son personnage de prostituée s’il paraît on ne peut plus banal et caricatural dans la première partie se révèlera beaucoup plus construit et attachant au fur et à mesure.




Si la première partie du film se présente assez légère, la suite des événements en fera une comédie plutôt dramatique, les ennuis apparaissant chez chacun des protagonistes.  Cette seconde dimension du film ne le gache cependant pas car celui çi garde toujours un coté humoristique même s’il est moins présent.
On pourra cependant regretter une fin bien trop sage et conventionnelle pour ce film qui avait pourtant une base bien décalée.

Pour une première, Melfi obtient donc un résultat de qualité au fort capital sympathie bien que le film n’est pas irréprochable, il n’en reste pas moins propre et agréable.

lundi 30 mars 2015

Nightcrawler




Nightcrawler, ou de son titre français Night call (Uh ?) est un thriller réalisé par Dan Gilroy et mettant en scène Jake Gyllenhaal. Y’a des autres gens aussi dans le film, mais ils sont vraiment soufflés par la performance de Gyllenhaal, vraiment.

Bref,  ce film nous présente Lou Bloom (Gyllenhaal donc), un mec dont la principale source de revenus est de voler des trucs pour les revendre, en gros la loose.
Pourtant Lou n’est pas ce qu’on aurait tendance à appeler une racaille ou un con. Il est au contraire une personne très intelligente (j’y reviendrais plus tard).
Lou, désire une meilleure situation, un travail, et se propose comme employé au patron d’une firme à qui il revend des métaux volés, mais pas de bol, il n’engage pas les voleurs.
Sur le chemin du retour il  tombe sur un accident de la route, les secours en place mais aussi plusieurs pigistes à la recherche d’images sanglantes pour revendre aux chaînes télé.  L’opportunité est trop belle, Lou s’achète une caméra, se branche sur la fréquence de la police et apprend leur code et se lance dans la course aux images…






Lou commence sa chasse, engage un assistant qu’il traite comme de la merde  et ne lui sert au final qu’a peu près de GPS afin de trouver tous les raccourcis pour être toujours le 1er sur les lieux.
être le 1er c’est crucial pour fournir les images aux chaînes, mais pas seulement, il faut LES images, celles qui touchent, effrayent, dégoutent le spectateur.
Et c’est la que Lou se révèle ne meilleur n’hésitant pas à passer outre les limites, que ca soit les limites légales ou simplement morales, n’hésitant pas à se mettre en danger, lui comme les autres.
Des exemples ? non… regarder le film, et voyez où sont vos limites morales, à quel moment Lou les dépassera, car je vous promets qu’il les dépassera dans tous les cas.

Ce mec a l’air haissable.
Oui et non.  (c’est malin ca tiens !)
Oui, derrière son petit air innocent et presque timide du début Lou est un connard fini, manipulant toute personne ou toute situation dans son intérêt c’est vrai.
Il se sert de son intelligence et de toutes ses connaissances (et elles sont nombreuses, grâces à ses formations sur le net et sa soif de savoir) pour utiliser les autres comme de vulgaires pantins.
Oui, Lou est un sociopathe mais il en est fascinant. Ce personnage est ensorcellant et tient des propos parfois très justes ce malgré qu’ils en soient effrayants. Il parle et agit d’une façon ou même si au plus profond de nous, nous savons pertinemment qu’il est un sociopathe et que ce qu’il fait est mal, il est impossible de ne pas l’admirer, de ne pas se dire que ben ce mec, il est vraiment balèze. Flippant non ?
L’interprétation que lui donne Gyllenhaal est tout simplement parfaite. Le langage corporel de Gyllenhaal fait de lui Lou, aucune fausse note, chaque geste, chaque regard y est.

Les autres personnages sont quant à eux soufflé par ce personnage principal mais ne déméritent pas pour autant. Rick l’assistant de Lou est tout son opposé, honnète, faible et facilement manipulable. Nina, la directrice de l’information qui achète les vidéos de Lou est quant à elle une belle femme en apparence forte, sure d’elle mais que Lou saura où piquer pour en faire ce qu’il souhaite aussi.

En dehors de cette interprétation magistrale il y a aussi un scénario d’une très haute qualité, une mise en route certes un peu lente mais ensuite vos yeux ne décrocheront plus de l’écran et de l’intrigue posée avec toujours en tête cette question « jusqu’où ira t’il ? » . En plus de tenir en haleine tout le long, ce film montre les travers des médias, leur volonté de faire du choc et de provoquer la peur des spectateurs, quitte à omettre ou transformer la réalité dans ce but.
La réalisation est soignée, correspond à l’ambiance sombre du film, voir parfois malsaine même et on pourra noter de jolies « balades » à toute vitesse en voiture en bonus.
 
Nightcrawler est un film pour moi sans défauts, une grosse claque dans la tronche qui te fous par terre tellement c’est bien foutu.



dimanche 1 mars 2015

South Park, une série faite par des amoureux du cinéma




Tout le monde connaît South Park, qu’on aime ou qu’on aime pas.
Cette série d’animation créée par Matt Stone et Trey Parker (Loués soient leurs noms ! Mes excuses, mon coté fan qui ressort)  nous montre les aventures loufoques d’une bande de gamins des montagnes du Colorado, un langage ordurier, des vannes, des caricatures de tous sans faire de jaloux mais surtout une morale bien meilleure que ce que l’on pourrait croire au premier abord.

Qu’importe, je ne vais pas vous exposer ici à quel point South Park c’est génial, je vais tenter de laisser mon coté fan de coté dans cet article et plutôt vous montrer à quel point South Park est une série bourrée de références, d’hommages ou même de critiques du cinéma.
Etant donné que une grande majorité des épisodes contiennent des références ou petit clin d’œil au cinéma, cet article ne contiendra bien sur qu’une partie de celles ci sélectionnées abjectement par votre auteur (Respecte mon autorité !!!)



Saison 1 – Starving Marvin : Dans cet épisode un petit éthiopien se retrouve à la place d’une montre à quartz à South Park alors que des dindes trangéniques qui ont les glandes attaquent les habitants.
Nous avons droit à un combat final des dindes contre les habitants menés par Chef à la façon de Braveheart



Saison 1 – Mecha Steisand : Un épisode ou Barbara Streisand veut conquérir le monde grâce à d’anciennes reliques qui la transforme en un monstre géant. Hommage à Godzilla et aux films Kaiju
Mecha Streisand en action


Saison 6 – Free Hat : Dans cet épisode, les enfants fondent une association pour défendre les films contre leurs auteurs qui transforment leurs œuvres et les ressortent encore et encore.
Sont ici critiqué entre autres Steven Spielberg et Georges lucas et E.T pris en exemple avec sa nouvelle version où les armes sont remplacées par des talkies walkies etc.

Saison 6 -  Bebe’s boobs destroys society : On y voit Cartman jouer dans sa cave au Silence des agneaux
Cartman et le silence des agneaux

Le Silence des Agneaux sera une seconde fois mis à l’honneur dans la saison 7 et l’episode Toilet Paper ou l’inspecteur Barbrady va demander de l’aide à un serial papiertoiletiseur de maison rappelant étrangement Hannibal Lecter.


Saison 11 – Night of the Living Homeless : les sans abris sont de plus en plus nombreux à south park, ils ne veulent pas votre cerveau mais votre monnaaaaaaaie.
L’épisode rend hommage comme vous l’uarez compris au film de zombies et en particulier à ceux de Romero.

Saison 12 – Pandemic : Randy vient d’acheter une caméra et ne la lache plus une minute, une invasion de cochons d’inde géants est en route, Randy nous fait un found footage dans toute sa splendeur.




Saison 12 - The ungroundable : des jeunes fashions victims deviennent du jours au lendemain des vampires, effrayant Butters au plus haut point qui pensent qu’ils sont de vrai vampires et provoquant la colères des gothiques qui voient en eux des fan de twilight qui se la joue.

Saison 13 et 14 : La série d’épisode consacrées au Coon et sa bande :  The Coon/Coon 2: Hindsight/Mysterion Rises/Coon Vs Coon and Friends
Dans ces épisodes nous retrouvons pas mal d'éléments communs avec les Batman de Nolan où la ressemblance Mystérion/Batman est évidente, autant dans les événements que dans sa façon de parler.
Dans l'épisode Coon 2: Hindsight nous retrouvons aussi un hommage à Orange Mécanique évident.






Saison 13 - Dead Celebrities: Ike, le petit frère de Kyle voit des morts façon 6ème sens. Pour le soulager de ses tourments Kyle l'emmène à l'hôpital où ils rencontre le Dr Tangina, ressemblant étrangement à Zelda Rubinstein de Poltergeist.
L'épisode en profite pour se moquer de l'émission Ghost Hunters




Saison 14 - Insheeption : Stan et Mc Kay ont recours à une thérapie par le rêve, rêve dans lequel ils se retrouvent piégés tous deux et en danger.
Cette épisode, référence et parodique d’Inception dénonce la tendance de certains films à vouloir s’empètrer dans des délires ultra complexes pour paraître trop cools.
Nous retrouvons aussi dans cet épisode Freddy Krueger  qui une fois n’est pas coutume viendra pour sauver les rêveurs piégés.

Saison 15 – City Sushi : A l’arrivé d’un resto japonais dans la ville, Lu Kim, le chinois se révèle être un schizophrène aux multiples personnalités.
Il est enfermé à la fin de l’épisode, je vous laisse savourer cet hommage à Psychose
Lu Kim

Saison 16 – A nightmare on Face Time : Randy pense avoir faire l’affaire de sa vie en achetant le Blockbuster (un video store) de la ville… sauf que nos jours avec la VOD, le téléchargement l’endroit reste plutôt vide ce qui transforme Randy en fou voulant tuer sa famille, l’épisode entier est un hommage à The Shining.



Saison 17 – World War Zimmerman : Cartman est obsédé par World War Z, se prend pour Brad Pitt et pense qu’il faut sauver le monde d’une attaque des noirs contre les blancs à l’annonce de la non culpabilité de Georges Zimmerman.  Plutôt parodique, l’épisode ne manquera pas de nous rappeler comme la fin du film était foireuse. 

Il y en a encore pleins d’autres, de la Vie de Brian en passant par Scarface, Le Seigneur des Anneaux, La malédiction, les Raisins de la colère  ou encore Au delà du Réel, bref la plupart des épisodes comportent au moins un clin d’œil à une œuvre cinématographique, parfois aussi subtile que le chien de Stan s’appelant Sparky comme dans Frankenweenie ou encore lorsqu’on avant de combattre Satan Jésus ingurgite des œufs crus comme Rocky ou Cartman parlant d’Ewoks dans une de ses rédactions.