vendredi 9 décembre 2011

Izo




Izo est un film japonais réalisé par Takashi Miike en 2004.
Il se base sur un personnage historique du nom de Izo Okada.

Celui ci est un assassin japonais ayant vécu de 1832 à 1865, il faisait partie d'un groupe d'assassin politique chargé de tuer les opposants de l'Empereur.
Izo fut l'un des plus craint et réputé mais fut capturé torturé et crucifié en 1865.

Miike a choisi de prendre comme point de départ à son film la crucifixion de Izo, mais ici Izo, homme plein de haine, ne va pas mourir... en effet cette haine va l'empêcher de mourir et le condamner à errer, perdu dans un espace temps qui l'emmènera à différentes époques.
Izo ne laisse que des cadavres sur son passage tuant hommes, femmes et enfants sans aucun sentiment ni raison.
A force de constater les cadavres qui s'accumulent ce sont le gouvernement japonais ainsi que les dieux qui vont tenter de le stopper mettant sur son chemin samourais, yakuzas et autres tueurs.
Mais Izo étant condamné à errer et souffrir sans pouvoir mourir ne veut se soumettre à personne même pas aux dieux...


Miike nous dépeint ici un Izo froid et brutal qui n'est de toute évidence à mi chemin entre homme et démon.
Les dialogues sont poétiques et quasiment en forme d'énigmes ce qui ne facilite pas toujours la compréhension si compréhension il y a!
On se pose beaucoup de questions au cours du film qui est rythmé par les tueries d'Izo et les interrogations sur qui il est réellement ou plutôt ce qu'il est, mais il ne faut pas trop espérer de réponse ici.
Izo développe une esthétique magnifique, alternant des plans d'une noirceur à coupé le souffle et d'autres colorés nous faisant encore plus ressentir un certain malaise.
L'oeuvre possède un coté très sanglant parfois à la limite du gore mais cela ne nuit en rien à la beauté de l'image.
Le film est aussi gangrené par des images de la seconde guerre mondiale et plus particulièrement lors des parties chantées par Kazuki Tomokawa, car une autre particularité du film est de nous incorporer dans les scènes même du film au cotés de Izo le chanteur et sa musique qui fait partie intégrante au film et non simple bande sonore.
La musique de Tomokawa est triste, presque hurlante de désespoir et intègre le film parfaitement.


Izo avec Tomokawa (l'homme au chapeau)

Le film peut paraître long voir même par moment ennuyant de par sa durée mais surtout son rythme lent, posé et plein de poésie mais il est tout autant envoutant, pour peu que vous vous laissiez prendre le film vous happe réellement, et devient comme une expérience...
Une expérience étrange car Izo se veut métaphysique nous parle de l'infini, de la naissance, il en deviendrait presque ésotérique à certains moments.
L'interprétation est quant à elle juste, alliant un Izo rageur à des personnages empreint d'un grand calme et de paix comme par exemple le Dieu des dieux, incarné par un grand et mince jeune homme au manteau blanc ainsi qu'un autre des dieux incarné par Takeshi Kitano

Izo laisse à sa fin un sentiment étrange d'angoisse et de douleur qui vous prend au coeur, il est déstabilisant et déroutant de par le fait qu'Izo ne laisse que de question sans réponses et une histoire qui se veut plus de l'ordre du figuré que du propre.
Il est comme un conte qui tranche par sa dualité entre la violence, le sang et la poésie philosophique.

Un réel chef d'oeuvre de Miike, peut être le meilleur de tous ses films mais surtout le plus étrange et obscur.

Envie de vous faire une idée?
http://www.youtube.com/watch?v=yBq_mZQJ9pI&feature=related

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